Lettre ouverte à ma France perdue
Française de souche, je suis. Mon éducation, mes
antécédents m'ont enracinée corps et âme dans ce pays qui est le mien et pour
lequel mon grand-père et mon père ont combattu courageusement l'oppression et
l'envahissement germaniques au cours des deux dernières guerres mondiales, 1914/1918
et 1939/1945. Leurs blessures, leurs croix de guerre et leurs Légion d'honneur
ont fait partie intégrante d'un patrimoine familial qui a contribué à forger en
moi un sens patriotique subconscient mais si présent, qu'au summum de ma plus
grande gloire cinématographique j'ai toujours refusé de m'expatrier aux États-Unis qui me proposaient des ponts d'or afin de rester représentative de
l'image d'une France qui me fit « Marianne » après que j'eus rapporté à ma
nation l'équivalent des devises de la Régie Renault.
Avec le général de Gaulle et la tour Eiffel, je suis
peut-être la Française la plus connue au monde. N'en tirant aucune gloire
personnelle, je mis cette célébrité au service de la détresse animale. A l'âge
de vingt-cinq ans, alors que l'O.A.S. essayait de me racketter que je leur tins
tête avec courage et détermination, je commençai, avec l'aide du ministre Roger
Frey, à mettre en place des méthodes d'abattage moins cruelles pour les animaux
d'abattoirs. Je devins végétarienne après avoir compris l'horreur que les
hommes faisaient subir à ces pauvres bêtes dites de consommation.
La loi française qui, à l'époque, ne se souciait ni de la
souffrance ni du stress des animaux égorgés conscients n'en finissant plus de
se vider de leur sang, la loi française, au bout de dix longues années, fut
changée et les animaux eurent le pauvre privilège d'être étourdis ou
anesthésiés électriquement, ce qui permettait à la coeur de continuer de battre
afin de les vider de leur sang mais dans un état d'inconscience qui leur
évitait la douleur de se sentir mourir lentement. Ce fut pour moi une triste
victoire, mais une victoire quand même.
Et puis voilà que mon pays, la France, ma patrie, ma terre,
est de nouveau envahie, avec la bénédiction de nos gouvernants successifs, par
une surpopulation étrangère, notamment musulmane, à laquelle nous faisons
allégeance ! Au droit desquels nous nous plions avec soumission.
D'année en année nous voyons fleurir les mosquées un peu
partout en France, alors que nos clochers d'églises se taisent faute de curés.
D'année en année, les abattages rituels, très souvent clandestins, sans
étourdissement préalable, transforment les abattoirs en lieux d'épouvante où
les animaux, nos animaux, subissent des agonies et des supplices dignes des
plus atroces sacrifices païens. Et puis, en plus de ce quotidien hors la loi
mais admis et accepté par le ministère de l'Intérieur, il y a l'atroce «
Aïd-el-Kébir » qui se développe partout en France et autorise chaque chef de
famille musulmane à égorger « son » mouton. La terreur, n'importe où, n'importe
comment, sans contrôle sanitaire, dans des champs « loués » par des
agriculteurs complaisants, avec l'aval des dérogations généreusement accordées
par certains préfets, dans des escaliers d'immeuble, dans des baignoires.
Pauvres dizaines de milliers de bêtes égorgées les unes devant les autres avec
des lames plus ou moins effilées, par des sacrificateurs maladroits qui doivent
s'y reprendre à plusieurs fois, pendant que des gosses, éclaboussés de sang,
baignent dans ce magma de terreur, de sang giclant des jugulaires mal
tranchées.
Sommes-nous devenus fous d'accepter à ce point l'inacceptable
? Pourquoi tels ces moutons voués à des sacrifices illicites ne réagissons-nous
pas ? Les Français sont-ils devenus des lâches, des couards qui se laissent
pomper jusqu'à la dernière goutte par des impôts, de plus en plus
inadmissibles, remerciant encore l'Etat de leur laisser leurs yeux pour pleurer
?
Faut-il, après les vaches folles de la « folie humaine »,
continuer et accepter la barbarie de l'élevage concentrationnaire où les
vaches, veaux, poulets, cochons… sont piqués et gavés de produits chimiques ?
Comment ne pas se révolter de se nourrir de l'atroce souffrance animale ?
J'ai, depuis de nombreuses années, vu tous les ministres
concernés, j'ai été en relation avec le recteur Boubakeur de la Grande Mosquée
de Paris, puis avec son fils. Je n'ai rien obtenu. Rien.
Alors aujourd'hui, épuisée, écoeurée, ne sachant plus à
quel saint me vouer, ni à quel pouvoir m'adresser puisqu'ils sont tous plus ou
moins dirigés par une pensée unique, j'écris cette lettre à « Opinions ». Je me
réfère aussi à l'extrait d'un article écrit par Emile Zola au Figaro, le 21 mars 1896, dans lequel il disait
ces mots : « Alors est-ce qu'on ne pourrait pas de nation en nation commencer
par tomber d'accord sur l'amour qu'on doit aux bêtes ? De cet amour universel
des bêtes par-dessus les frontières, peut-être arriverait-on à l'universel
amour des hommes. »
Je pose la question au gouvernement de mon pays, au
président de la République pour lequel j'ai voté avec tout l'espoir du monde, à
ceux qui nous dirigent de Bruxelles d'une façon désastreuse, à ceux qui nous
imposent le diktat fallacieux et imbécile des fameux « Droits de l'homme ».
Serais-je obligée, dans un avenir proche, de fuir mon pays devenu terre
sanglante et violente pour m'expatrier, essayer de trouver ailleurs, en
devenant moi-même émigrée, le respect et l'estime qui nous sont, hélas !
quotidiennement refusés ?
Brigitte BARDOT.
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En octobre 2001, la Cour de Cassation a définitivement reconnu coupable Brigitte Bardot de provocation à la haine ou à la violence raciales pour cette "Lettre ouverte à ma France perdue".
Voilà où on en est en Europe. Lire également: le procès Houellebecq.